Créativité : pour en finir avec les boites à outils
Créativité : les démarches participatives ont le vent en poupe !
Les démarches participatives, en intelligence collective, si possible avec une touche de Design –pour ne pas oublier les clients et une pincée de créativité- ont le vent en poupe !
Le participatif est la peine, convoqué dans toutes les organisations, des services publics, aux grandes entreprises, en passant par les associations et les PME ; on lui en demande beaucoup :
- pallier à un manque de vision stratégique,
- engager les collaborateurs,
- faite travailler ensemble des professionnels du silo et de la guerre de territoires,
- hiérarchiser des objectifs sans pouvoir les relier à la finalité globale,
- générer des solutions originales à des problèmes complexes,
Bref, un peu de tout.
Et pourquoi pas ? Si on n’oublie pas de laisser une place à l’individu, pour qu’il cultive sa vie intérieure, pourquoi ne pas booster l’intelligence collective de l’organisation ?
Alors comment faire ? Les processus participatifs nécessitent la participation d’un animateur (chez Inofaber, on ne les considère pas comme de simples facilitateurs), dont la mission est de clarifier le défi et d’animer l’atelier en tenant le cadre, la dynamique du groupe et la production des contenus.
Problème : il n’existe pas d’animateur en interne, on ne peut pas toujours faire appel à un intervenant externe. Alors comment faire ?
Le premier réflexe est de recourir à un raisonnement frappé au coin du bon sens : pour commencer à bricoler, il faut une boite à outils. Alors on file sur internet lire des blogs, on achète des livres bourrés de fiche-outil, parfois de recettes avec étapes et timing et on se crée sa boite à outils, en copiant, modifiant, parfois en inventant, des outils d’animation de processus collectifs.
Comme le disent Barthélémy Maillet, Géraldine Rimbault, animateurs chez Bouygues Telecom : « mus par un désir de renouvellement perpétuel de nos pratiques, de séduire nos commanditaires, de mobiliser nos participants, nous développons un appétit vorace pour les outils… »
Ce raisonnement « animateur = bricoleur= boite à outils », ne tient pas à l’épreuve du réel.
Comme un bateau fragile, il s’échoue sur 3 récifs :
1/ Animer, ce n’est pas la même chose que bricoler : le bricoleur se confronte au monde compliqué des objets. L’animateur à celui d’une communauté professionnelle systémique, dont il fait lui-même partie : bienvenue dans la complexité !
2/ L’important n’est pas l’outil (même si certains sont efficaces), c’est la manière dont on s’en sert, autrement dit la technique. Or un même outil (par exemple le brainstorming inversé), peut être utilisé dans différentes étapes du processus créatif et ne sera pas animé de la même manière. En outre, pour apprendre des techniques, il faut les vivre ! Les lire dans un livre de compilation ou les voir en « tuto », ne suffit pas ; il faut être formé par un Maitre Compagnon (comme autrefois !), qui enseigne la posture et les gestes techniques au-delà des outils.
3/ Imaginons maintenant un animateur qui a de beaux outils dans sa boite. Il rentre au bureau et se fait interpeller par un collègue qui se pose en commanditaire et lui improvise un brief en quelques minutes. Face à sa boite, l’animateur est perplexe : quel outil choisir ? Comment clarifier l’objectif ? Comment concevoir un guide d’animation et être confortable face au groupe ? Il est stressé car il a peur de décevoir, ceux qui l’ont envoyé à la formation sur la « boite à outils magique » !
Notons que cette situation désagréable, n’est pas l’apanage des animateurs débutants… Les plus chevronnés s’y confrontent aussi, mais seulement dans des cas complexes.
C’est pourquoi chez Inofaber, avant de parler d’outils, nous parlons posture, nous installons une méthode de créativité structurée. Ce n’est pas le Graal, mais c’est un moyen sûr pour vérifier qu’on ne ratera pas l’objectif réel, et imaginer une stratégie d’animation efficace. Une fois la méthode acquise, il est temps d’expliquer des techniques en les positionnant au bon moment du processus. Et tout s’éclaire !
4/ Enfin, la question de la posture de l’animateur est importante. C’est elle qui permet de gérer dans l’instant l’adaptation aux personnes, au temps, à l’atteinte de l’objectif, tout en gérant la logistique, les émotions, et l’imprévu !
Le fameux alignement tête/cœur/ corps de l’animateur pour gérer avec fluidité, cognition, émotion et action, est difficile à acquérir. Comme pour toute montée en compétence sur un nouveau métier, former des animateurs prend du temps. C’est pourtant une condition sine qua non pour que l’atelier participatif soit une expérience agréable et efficace pour tous : l’animateur, le commanditaire et les participants.
Alors si vous êtes facilitateur ou animateur et que vous voulez grandir : lâchez toutes vos boites à outils et déployez les ailes de votre posture !